La poésie engagée
1852, année de naissance du Second Empire, incendié la même année par Victor Hugo dans les Châtiments. 1852, année de parution d’Emaux et Camées, de Théophile Gautier, et de Poèmes antiques, de Leconte de Lisle. Ici, deux conceptions de la poésie s’affrontent : celle d’Hugo, qui en fait un brûlot, une arme politique, et celle de Gautier et Leconte de Lisle, qui font de la poésie un objet d’art pur.
Tiraillé entre son don poétique et son engagement de citoyen, le poète doit effectuer un choix : doit-il s’engager, engager sa plume, dans les luttes de son temps ? La poésie est-elle un bon moyen pour lutter ?
Dans l’optique de régler cette épineuse question, nous verrons en quoi le poète est tout à fait capable de s’engager dans les luttes de son temps, les causes qu’il défendrait alors, mais nous tâcherons ensuite de déterminer quelles sont les limites à cet engagement.
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De par son statut d’artiste, le poète est parfaitement habilité à s’engager dans les luttes de son temps, armé d’un instrument redoutable : la poésie. Tout comme Picasso, qui s’engage avec son tableau Guernica contre la barbarie fasciste, le poète, autre artiste parfois doublé d’un statut d’intellectuel, est un homme de son temps qui se prononce sur les débats de son temps. D’Agrippa d’Aubigné, lui-même proche de Henri IV et impliqué dans les guerres de religion, à Victor Hugo, député à la chambre au moment du coup d’état de « Napoléon le petit », aux poètes résistants prenant les armes contre l’occupant nazi, tous sont avant tout des acteurs de leur époque. Cette poésie engagée permet d’ailleurs de donner envie de lire de la poésie à des lecteurs qui auraient pu trouver ce genre « difficile », pour preuve, la poésie n’a jamais été autant lue que pendant la seconde Guerre Mondiale. D’autre part il ne faut pas oublier que la poésie est un moyen