la poésie
Dossier 6 : La poésie au
XIXe
siècle
Lorsque le romantisme naît, en 1820, c’est avec la poésie qu’il vient au monde : on considère en général que le recueil des Méditations poétiques, publié par Lamartine cette année-là, marque le début du mouvement romantique en France. C’est dire si la poésie va occuper une place centrale dans son histoire et, au-delà, durant tout le XIXe siècle ; c’est en son nom, le plus souvent, que les courants vont se faire et se défaire.
Le romantisme
La poésie romantique, dont les premiers représentants sont
Alphonse de Lamartine (Les Méditations poétiques, 1820), Victor
Hugo (Odes, 1822), Alfred de Vigny (Poèmes antiques et modernes, 1826) et Alfred de Musset (Les Contes d’Espagne et d’Italie, 1829), se caractérise d’abord par son registre lyrique. Le lyrisme est en effet omniprésent dans les poèmes romantiques, même s’il n’est pas la seule tonalité qu’ils peuvent adopter
(Hugo, par exemple, recourt au registre épique dans un recueil comme La Légende des siècles) : le moi du poète envahit l’espace du texte et élève l’intime et les sentiments au rang d’objets littéraires. Aussi Lamartine peut-il affirmer, dans une préface de
1849 à ses Méditations : « Je suis le premier qui ai fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ai donné à ce qu’on nommait la
Muse, au lieu d’une lyre à sept cordes de convention, les fibres mêmes du cœur de l’homme, touchées et émues par les innombrables frissons de l’âme et de la nature. » Néanmoins, ce repli sur l’intimité subjective du moi ne signifie pas que les poètes romantiques renoncent à l’universel ; bien au contraire, ils trouvent là un moyen de dire l’Homme avec authenticité, comme
Hugo le laisse entendre dans sa préface aux Contemplations
(1856) : « Ah ! Insensé qui crois que je ne suis pas toi ! » Dès lors, le poète romantique devient ce « mage » visionnaire, capable d’entendre des voix que les autres ne peuvent percevoir ; interprète de la nature et du