La pratique sportive est-elle un élément susceptible de réduire les inégalités entre les hommes et les femmes ?
A l’image du reste de la société, les femmes ont progressivement investi le sport d’abord très masculin par ses origines. Mais les femmes restent très minoritaires dans le monde des fédérations, si l’on met à part quelques fédérations très féminisées ; le « plafond de verre » reste omniprésent dans l’univers sportif quand il s’agit d’accéder aux responsabilités, et le sport féminin de haut niveau reste le plus souvent considéré comme un « parent-pauvre » par rapport aux compétitions masculines qui retiennent l’essentiel de l’attention médiatique et des flux financiers qui l’accompagnent.
Le sport a été conçu, à l’origine, comme une activité essentiellement masculine, et ce n’est que très progressivement que les femmes ont pu s’y faire une place, tant dans la pratique de masse que dans le sport de haut niveau. La progressive ouverture des fédérations sportives et des épreuves olympiques aux femmes a été le fruit d’un combat : les femmes ont dû se battre pour s’imposer dans le sport qui reste, encore aujourd’hui, un enjeu symbolique de la domination masculine. Les sportives qui contreviennent à cet ordre établi sont soumises à une critique sociale forte, nourrie par les milieux scientifiques et éducatifs et relayée par la presse. Ce sont surtout les cyclistes - une centaine de femmes qui s’adonnent à la bicyclette - qui sont alors vilipendées. (C.Ottogalli-Mazzacavallo, Ecrire le sport au féminin, 2007). Seules sont alors tolérées des disciplines associées à des valeurs de santé, comme la gymnastique. Cette mixité progressive ne signifie pas que les femmes aient gagné le combat de l’égalité. Alors que les fédérations masculines adaptent les règlements à la fragilité supposée des femmes - on réduit le terrain, on prend des poids moins lourds... - le discours officiel continue de véhiculer les représentations sexistes du siècle précédent. A