La première mondialisation
Les innovations technologiques des deux révolutions industrielles ont permis de forts progrès dans le domaine des transports comme une importante baisse de leur coût ou de la durée des voyages ainsi que dans le domaine des communications (invention de la radio, du téléphone…). Par exemple, le coût du fret a été divisé par sept. Ces progrès permettent alors des échanges sur des distances de plus en plus longues entre différents états.
Le début des années 1910 est une période de forte relance économique (sortie de la Grande Dépression) qui se caractérise par une importante augmentation de la production. Les Etats occidentaux surtout européens se trouvent en possession de surplus qu’ils écoulent sur le marché extérieur et ils s’approvisionnent dans le monde entier. Les échanges entre Etats se développent alors de façon considérable à un tel point qu’à posteriori on peut se demander s’il ne s’agissait pas d’un processus de mondialisation. La mondialisation est selon Suzanne Berger « une série de mutations dans l’économie qui tendent à créer un seul marché mondial pour les biens et les services, le travail et le capital ».
Cependant au début des années 1910 assistait-on à un processus de mondialisation ou à une internationalisation ? S’agissait-il de la mise en place d’un système qui ne trouve sa logique, son équilibre qu’au niveau mondial ? Ou bien s’agissait-il juste d’un élargissement des activités au-delà du territoire national ?
Afin de répondre à ces questions nous allons nous attacher à montrer la formation d’un marché mondial et la présence d’un système commercial qui ne peut fonctionner qu’à l’échelle mondiale. Puis nous mettrons en évidence une réelle mondialisation des flux financiers. Nous montrerons ensuite que les flux migratoires exceptionnels de l’époque attestent d’un processus de mondialisation. Mais nous