Notre première mondialisation
Suzanne Berger, politologue et historienne américaine du Massachusetts, est spécialiste de la France et de la mondialisation. Dans son ouvrage Notre première mondialisation, elle s'intéresse à la naissance de cette mondialisation pour comprendre les réactions de nos ancêtres envers la montée du libéralisme et pour comprendre les contraintes qu'il a pu engendrer. Ce livre est un essai d'histoire économique du monde globalisé de la deuxième moitié du 19ème siècle au monde moderne et contemporain du début des années 2000. Parmi les ouvrages publiés par Suzanne Berger, retenons Paysans contre la politique en 1975, mais aussi Made in Monde en 2006. L'ouvrage étudié est quand à lui publié en 2003 aux éditions Seuil la République des idées et a reçu la mention spéciale du Prix Européen du Livre d'Économie.
I/ L'héritage de la première mondialisation
La mondialisation actuelle et celle d'il y a cent ans sont-elles vraiment différentes ? Quel est l'impact politique sur la mondialisation ?
A) La mondialisation, un débat actuel et sans fin La mondialisation est sujette à controverse. Partisans et opposants ont des pensées divergentes, mais tous reconnaissent son existence actuelle. Elle soumet les sociétés à de multiples contraintes: délocalisations, spéculations, flux humains, matériels et financiers de plus en plus importants. Elle met donc à l'épreuve les capacités des États à gouverner ensemble. L'émergence de la mondialisation entraîne des doutes quand au devenir de la démocratie. Les États ne sont plus indépendants et comme le dit K. Ohmae, « les frontières ne comptent plus quand les États ne sont plus à même de contrôler leur économie nationale ». Pourtant, l'histoire nous montre que capitalisme et démocratie ne sont pas incompatibles. Nous pouvons même dire que la démocratie s'est montrée favorable au