La preuve d'agota kristof
Mais les jumeaux ont voulu aussi se préparer à la « séparation » c’est pourquoi l’un d’entre eux traverse la frontière. Qu’ils aient été deux n’était peut être qu’un mensonge… Parce que dans le deuxième livre nous connaissons l’histoire de celui qui est resté, Lucas, qui se prête à jouer le jeu de la vie dans un univers totalitaire.
Dans La preuve le paradoxe de la vie se révèle avec intensité. Les armes qui nous sauvent peuvent nous tuer. L’écriture qui sauve Lucas enfonce Victor dans l’obsession, la folie et le crime. Sophie qui voulait aider Victor lui fait inévitablement du mal. Lucas aime Clara mais celle-ci attend toujours le retour de quelqu’un d’autre.
Dans ce livre l’absence du frère jumeau de Lucas, ce trou, ce manque qui l’accompagne et l’obsède symbolise une identité perturbée par une illusion nourrie tout au long d’une vie.
Peut-être l’insomniaque est-il la quintessence de ces personnages en attente de quelque chose d’insaisissable ; il est le veilleur qui demande inlassablement aux passants de lui donner l’heure.
Ce deuxième volet de la terrible trilogie d'Agota Kristof est une véritable descente aux enfers. L'écriture, toujours aussi sobre et sèche, traduit parfaitement un destin fait de dépravation, d'angoisses, et de doute identitaire. Je ne saurais assez conseiller cette trilogie, réflexion bouleversante sur l'identité et sur le double, soulignée par un style étonnamment concis.
J'ai lu la trilogie entière en une nuit, preuve de l'intérêt qu'Agota Kristof arrive à susciter pour le sort de ces deux jumeaux.
Résumé
Lucas habite dans la maison de Grand-mère seul. La mère et la petite soeur de Lucas sont mortes, tuées par un obus, il y a cinq ans, quelques jours avant la fin de la guerre. Lucas conserve les squelettes et quelques grand cahiers au grenier.
Lucas a des ‘troubles psychiques chroniques’. Le curé aide Lucas avec ses ‘troubles’.
Il obtient une carte d’identité à l’aide