La Princesse De Cleves Incipit
À cette époque, les dévots reprochent au roman son amoralité. Le roman est considéré comme un genre superficiel, qui traite de sujets frivoles, voire licencieux, comme l’amour, le désir…C’est pourquoi les romanciers auront à cœur, par la suite, de redorer le blason du genre en le rapprochant de la réalité, pour le présenter comme sérieux, capable de traiter de sujets graves. Ainsi, dès la fin du XVIIe siècle, le roman de Mme de Lafayette, La Princesse de Clèves, rompt avec l’invraisemblance du roman précieux. Il inaugure une certaine forme de réalisme, avec une analyse psychologique approfondie des personnages et un contexte historique précis (la Cour de Henri II).Le classicisme d’une forme brève et la sobriété du style caractérisent également ce récit.
L’extrait présenté fait partie de l’incipit du roman. L’écrivain nous décrit l’arrivée de son héroïne à la cour. C’est l’occasion de nous la présenter à travers une description physique et morale élogieuse, et aussi de l’introduire dans le théâtre de la cour, parmi l’aristocratie à Paris.
I. Une incarnation de la perfection
Le portrait brossé par Mme de la Fayette présente Mlle de Chartres comme une incarnation de la perfection par sa beauté physique, sa noblesse de haut rang et sa vertu.
1. Le portrait physique
Cette incarnation de la perfection débute avec le portrait physique de Mlle de Chartres .
On a une insistance manifeste sur la beauté du personnage , la répétition du terme « beauté » pour la désigner : « Il parut alors une beauté », « une beauté parfaite » avec l'emploi de l'adjectif hyperbolique « parfaite » ainsi que l’utilisation d’expressions hyperboliques « il fut