La Princesse de Clèves, L'ultime entrevue
Après la mort du prince de Clèves, la Princesse perd « quasi l’usage de la raison » et n’éprouve d’abord que de l’horreur pour elle-même et pour M. de Nemours. Cependant elle ne peut s’empêcher de songer à celui qu’elle aime toujours. Son oncle, le Vidame croit bon de faire venir la Princesse chez lui, sans lui dire que M. de Nemours y sera également. Ces deux êtres se retrouvent donc en présence seul à seul. La princesse veut d’abord fuir, puis se ravise, elle avoue enfin à Nemours combien elle l’aime, mais n’en refuse pas moins de l’épouser. Cette ultime entrevue, d’un sobre pathétique, est sans aucun doute le sommet du roman.
I - un dénouement tragique : l’adieu
A) un adieu définitif : les derniers mots contraignent à l’éloignement éternel. Cette scène
La Princesse reconnaît la fatalité de l’amour mais en même temps elle le refuse en faisant jouer d’autres passions : la fuite, le repos, l’estime de soi, càd des passions de l’orgueil et de la dignité. Elle refuse l’amour, mais elle ne prétend pas l’éteindre. A cet amour fatal et tout-puissant, elle oppose une volonté et une ferme résolution (307).
C’est un trait janséniste que de proclamer l’impuissance de l’homme face à la passion, mais ce refus de l’amour n’empêche pas la Princesse de dévoiler ses sentiments (305). Surtout elle révèle sa connaissance approfondie des passions humaines. Sa morale est tout entière liée au postulat de l’inconstance du cœur (306)
→ la P. a une passion, ne peut lutter contre elle mais elle peut la connaître, à force d’habitude, et composer avec elle.
B) la victoire du « repos »
La princesse trouve en elle-même des passions plus fortes que son amour pour Nemours : la culpabilité à l’égard du Prince, un devoir de fidélité qu’elle s’impose et surtout la crainte : elle a tant souffert d’avoir connu la jalousie qu’elle préfère le refus de dénoue l’intrigue en rendant définitivement impossible l’amour entre Nemours et la P. Mme de Clèves ne cache pas