la prodution
Par Pierre VINARD, inspecteur pédagogique régional d’économie et gestion dans l’Académie de Versailles et Martine LATAPIE, professeur certifié d’économie et gestion au
Lycée Paul Lapie de Courbevoie (Académie de Versailles).
« Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d’un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l’essentiel… Elles vous demandent : « Quel âge a-til ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ? Alors seulement elles croient le connaître. »
Antoine de Saint-Exupéry
Très tôt dans l’histoire de la pensée économique s’est posé le problème de la mesure des grandeurs économiques, avec évidemment des objectifs divers : calculer la base fiscale de certains impôts, mesurer les flux d’échange entre les pays, évaluer la richesse des nations les unes par rapport aux autres. À ce titre, il est juste de citer François Quesnay – médecin français du XVIIIème siècle -, qui le premier a élaboré un modèle de représentation simplifié de la production et de la répartition des revenus, en s’inspirant de la circulation du sang dans le corps humain. Et Simon Kuznets et Richard Stone – respectivement prix Nobel 1971 et prix
Nobel 1984 -, que l’on peut considérer comme les véritables artisans de la comptabilité nationale moderne1.
Pour les économistes, l’utilisation de données chiffrées permet de valider – ou d’infirmer des raisonnements, de construire des modèles expliquant le fonctionnement de l’économie d’un pays, ou mieux encore de prévoir – il est vrai avec des succès divers – de grandes évolutions économiques. Une branche des sciences économiques est même apparue, mêlant mathématiques, statistiques et probabilités : l’économétrie. Et des polémiques récentes ont montré l’importance – jugée abusive par certains - de l’utilisation des mathématiques dans l’enseignement universitaire des sciences économiques.
Nous ne tenterons pas dans cet article de