La précarité
Le thème s’attache à mettre en lumière les effets de la précarité sur les relations sociales de l’enfant et de sa famille mais également les conséquences que les relations altérées ont sur le prolongement intergénérationnel de la précarité.
Pour cerner ce qui peut se jouer de lien entre la précarité et les relations sociales de l’enfant et sa famille, il nous faut questionner l’étymologie du mot précaire.
Le mot apparaît au XVIe siècle. Il est dérivé de « precoire » (1336), lui même provenant du latin precarius « obtenu par prière » . Le mot « prière » est ici entendu pleinement dans un sens religieux.
Le verbe « prier » est issu de la même racine. Il provient du mot latin precare.
Le mot « précation » (apparu en 1869) désigne une figure de rhétorique par laquelle on s’adresse à Dieu, par une prière. De la même famille: « imprécation » qui signifie « souhait de malheur à l’encontre d’un tiers » ou « Malédiction ».
2. Registre juridique
L’origine juridique du terme remonte au droit romain.
Est précaire ce qui « n’est octroyé, qui ne s’exerce que grâce à une concession, à une permission toujours révocable par celui qui l’a accordée ».
Un précaire était un prêt obtenu par prière des plus humbles aux seigneurs, et, de là une sorte de contrat de bail que des personnages puissants consentaient à de plus humbles. Par exemple, en droit romain, les patrons aux clients et en droit français, au moyen âge, un bien d'église concédé à des laïques. Aujourd’hui on parle encore de bail précaire.
3. les glissements de sens
Du religieux au juridique il semble qu’il y ait un premier glissement de sens. De la demande à dieu à la demande au seigneur, au propriétaire ou à l’autorité administrative aujourd’hui, il n’y a qu’un pas.
Précaire signifie ainsi à la fois « obtenu par la prière, la supplication, l’imploration » et « qui est octroyé » et « qui est révocable à tout moment »,