La querelle des anciens et des modernes
La querelle des Classiques et des Modernes oppose deux courants distincts :
les Classiques ou Anciens menés par Boileau, soutiennent une conception de la création littéraire comme imitation des auteurs de l’Antiquité. Cette thèse est fondée sur l’idée que l’Antiquité grecque et romaine représente la perfection artistique aboutie et indépassable. Racine mettant en scène dans ses tragédies des sujets antiques déjà traités par les tragédiens grecs illustre cette conception de la littérature respectueuse des règles du théâtre classique élaborées par les poètes classiques à partir de la Poétique d’Aristote. les Modernes, représentés par Charles Perrault, soutiennent le mérite des auteurs du siècle de Louis XIV, et affirment au contraire que les auteurs de l’Antiquité ne sont pas indépassables, et que la création littéraire consiste à innover. Ils militent donc pour une littérature adaptée à l’époque contemporaine et des formes artistiques nouvelles.
Origines de la querelle
Boileau, tenant des Classiques.
Si l’humanisme découvre les anciens pour entrer dans les temps modernes, imite l’Antiquité pour créer les formes neuves de la Renaissance, il se divise au XVIIe siècle en deux courants qui séparent l’imitation réglée des chefs-d’œuvre antiques de l’innovation.
Une première querelle – italienne – des Classiques et des Modernes éclate sous la Renaissance. Les Modernes sont alors antiscolastiques. La querelle italienne annonce la querelle française tout en étant différente.
D’après Fumaroli, la querelle italienne « poursuit l’enquête comparative (la syncrisis, le paragone, la conférence) commencée par la Renaissance entre deux époques des lettres, des arts et des mœurs. Elle est le fait de lettrés qui se sentent plus enracinés