La question de l’etat moderne
Introduction :
Dans la pensée classique, on insiste essentiellement sur l’idée de communauté ou de cité. La notion d’Etat n’est pas conceptualisée en tant que telle. C’est une notion récente qui se développe à partir du XVIIème siècle. Pour la pensée classique, le lien social ou communautaire entre les hommes est une évidence. On parle de sociabilité naturelle. L’homme est un être non autarcique. On ne conçoit pas que l’individu puisse vivre isolément et de manière indépendante. Les hommes ont besoin les uns des autres. Comme le dit Aristote, l’homme est un animal politique. Cette formule a plusieurs significations. 1) l’homme est un être de discours et c’est au travers de ce discours que se forme les liens entre les individus. 2) Les hommes doivent satisfaire leurs besoins et ceux-ci ne peuvent être satisfaits sans une organisation sociale, économique et politique. C’est le principe de l a division des tâches fondé sur une logique de réciprocité. En effet les hommes n’ont pas les mêmes aptitudes et chacun doit accomplir la tâche qui correspond à ses aptitudes naturelles. Ce principe de réciprocité donne naissance à un problème fondamental qui est celui précisément celui du politique. A savoir le problème de la répartition et de la distribution des tâches et des richesses. C’est le problème de la justice distributive. Cf la question de l’égalité géométrique ou proportionnelle. 3) L’homme est fondamentalement lié à une requête de justice. De quelle manière le lien social et politique doit-il être constitué ? De quelle manière réaliser la concorde au sein de la cité ? C’est le problème de la philia entre les hommes ou le problème de l’amitié. Autre formule fondamentale chez Aristote : il ne peut y avoir d’amitié qu’entre égaux. Cette formule a deux significations. 1) Il ne peut y avoir d’amitié entre un citoyen et un esclave. 2) C’est l’application du droit ‘rendre à chacun ce qui lui est dû’ qui permet à la cité d’être pacifiée.