La question juive

1198 mots 5 pages
LA QUESTION JUIVE

Expression apparue à l’époque des Lumières, en Allemagne, lorsque se posa, à la fois sur le plan idéologique et sur le plan politique, le problème de l’émancipation des Juifs d’Occident.
Idéologiquement, la question juive se trouve ouverte en Allemagne à travers l’activité de C. W. Dohm, auteur du pamphlet Über die Bürglische Verbesserung der Juden (1781), ainsi que par Lessing (Nathan der Weise), et en France par les démarches et écrits de l’abbé Grégoire (Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs ). Sur le plan politique, Frédéric-Guillaume en Prusse, Joseph II en Russie et Louis XVI en France esquisseront une approche, encore bien insuffisante, des problèmes posés par la condition juive de l’époque. Mais le facteur décisif en la matière est constitué par les bouleversements nés de la Révolution française et des guerres napoléoniennes, qui provoquent l’émancipation légale des Juifs français, émancipation qui sera définitive en dépit du «décret infâme» de Napoléon lui-même en 1807. Néanmoins, la réaction qui suit la défaite napoléonienne remet en cause, en Allemagne, l’émancipation accordée par la Prusse en 1812; une longue période de luttes s’ouvre alors pour les Juifs allemands, qui ne s’achèvera qu’autour de 1870.
C’est dans le contexte de cette lutte que s’inscrit la parution de La Question juive de Karl Marx, ouvrage qui constitue lui-même une réponse au livre de Bruno Bauer, Die Judenfrage , publié en 1843. Dans ce pamphlet, Marx définit les Juifs par la religion juive et identifie cette totalité religieuse du judaïsme avec le culte pratique de l’argent et l’activité quotidienne du troc: «Le monothéisme du juif est donc en réalité le polythéisme des besoins multiples.» Il ajoute: «L’argent est le dieu jaloux d’Israël devant qui nul autre Dieu ne doit subsister.» Il soutient encore, à partir de là, l’équivalence entre judaïsme et bourgeoisie, d’où découle logiquement le devoir de supprimer le premier. Cette

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