La résistance et la collaboration
L'entrevue de Montoire entre Philippe Pétain et Adolf Hitler.
Ante Pavelić.Tous les pays vaincus doivent accepter au moins une forme de collaboration minimale qui permet aux peuples de survivre en acceptant au moins temporairement les conditions du vainqueur. C’est ce que Werner Rings appelle la collaboration neutre qui est typiquement pratiquée aux Pays-Bas et en Belgique dont les gouvernements ont quitté le pays mais dont les administrations font le nécessaire pour permettre aux habitants de survivre et à l'économie de tourner au service de l’effort de guerre allemand[29]. Dans certains pays, comme pour la Norvège de Quisling à partir de 1942, ce sont les partisans des nazis qui gouvernent directement le pays. Les historiens les appellent généralement des « collaborationnistes ». Dans d'autres pays, l'Allemagne préfère favoriser des dirigeants conservateurs comme Pétain en France ou Nedić en Serbie qui sont présumés mieux gérer leurs gouvernement. En Serbie, en Croatie, ou au Monténégro, les séparatismes locaux sont encouragés pour installer des gouvernements favorables à l'Allemagne. En France, les différents gouvernements vichystes proposent d’eux-mêmes une collaboration qui va au-delà de ce qui est prévu par l’armistice de juin 1940 en espérant obtenir pour le pays une meilleure place dans l’Europe allemande. Selon les termes de Paxton, « Hitler repousse la main tendue[30] ». C’est lui qui choisit ses alliés. En Pologne, gouvernée directement par les Allemands pour être pillée et complètement asservie, il ne peut y avoir ni collaborationnistes ni collaborateurs.
L’engagement dans la « résistance » permet aux peuples dominés de continuer à s’opposer au vainqueur, à participer à l’effort de guerre des Alliés et si