La raison a-t-elle toujours raison ?
Avoir raison, cela signifie être dans « le vrai », ne pas se tromper. Or l’homme tend spontanément à assimiler ce qui est conforme à la raison avec ce qui est vrai.
Dès lors, le terme « toujours » répond-t-il a une exigence d’absoluité du vrai – ce qui semble à première vue un abus de langage pour tout autre chose que le vrai, uniment vrai et qui exclut l’étranger au vrai – ou seulement au fait d’avoir raison par qualité de son argumentation ?
On se propose dans un premier temps après un effort de définition, de constater que la raison n’a raison que dans son rapport avec l’homme qui la juge. Ainsi, on distinguera deux raisons, celle du scientifique, celle des sciences naturelles – qui est nous, le verrons est celle de la majorité –.
Enfin, on tentera d’analyser d’autres instances que la raison, qui permettraient de donner raison à l’individu notamment quant aux effets que produit la rhétorique.
L’ambigüité de l’expression « avoir raison » est le premier obstacle à notre réflexion. Le souci est de savoir si on considère le fait d’avoir raison comme un absolu rapport au vrai, ou seulement comme l’illusion de vrai par la logique, voire le fruit du hasard. Par définition, il semblerait vain de penser que la raison dans sa globalité est immergée dans le vrai, sinon elle ne serait plus raison mais bien vérité. Cette hypothèse est donc à exclure.
En revanche, la toute-puissance qu’on lui accorde est elle bien effective ? Le constat est que l’homme tend à s’en remettre à son jugement par habitude, parce que ce dernier lui est fidèle. La croyance en la raison dans toute son efficacité se justifie par sa constance et sa fiabilité. Cet à dire qu’elle produit sans cesse pour une cause un et un seul effet, elle est