La langue: un appareil de changement en Turquie ?
La reforme linguistique kémaliste en Turquie et ses conséquences dans la société turque

Mitjans Puebla, Núria
Culture Générale – Mr. Cassuto
Master MASNI – Université de Provence
Décembre 2011

La langue est une notion centrale dans l’histoire de la civilisation. Il s’agit d’une qualité indispensable de l’homme qui lui sert de moteur pour la communication. C’est précisément cette capacité communicative qui attribue à la langue une fonction sociale essentielle dans tous les temps ; la langue devient ainsi un élément de cohésion. Par contre, La langue n’est pas seulement un outil de communication, mais aussi un élément qui apporte un caractère concret à une société.

La relation entre langue et société : le cas turc

L’hypothèse d’Edward Sapir et Benjamin L. Whorf présente le concept de déterminisme linguistique : la manière de penser d’un individu est déterminée par la langue qu’il parle. Cette théorie a été l’objet de plusieurs critiques à cause de son radicalisme : aujourd’hui, on n’accepte plus le fait que la langue détermine la manière de penser d’un individu mais on reste avec l’idée que la relation entre la langue et la société est largement étroite, jusqu’au point que la langue a une influence considérable dans la culture. Sans l’intention de vouloir confirmer la phrase de Xabier Zabaltza («Ce qu’on connaît comme hypothèse de Sapir-Whorf a servi d’alibi intellectuel de tous les nationalismes linguistiques »)[1], on se sert, dans ce cas, de Sapir et Whorf comme point de départ pour notre sujet : la reforme linguistique en Turquie. On part, ainsi, de l’idée d’importance de la langue en tant que véhicule culturel et importance de la langue dans la construction d’une culture dans une société pour introduire la répercussion des reformes linguistiques dans tous les domaines de la société turque.

Le cas turc