La révolte communale de laon - 1112
Introduction :
Guibert de Nogent (1055-1125) est un écrivain et historien français du Moyen-Age. Il devient moine à l’abbaye bénédictine Saint-Germe-de-Fly jusqu’en 1104 où il est élu abbé. C’est après avoir été témoin de l’insurrection qui éclate à Laon qu’il relate les faits dans son autobiographie. Mais son point de vue n’est pas objectif puisqu’il est un adversaire méprisant du mouvement communal comme le montre à la ligne 3 la caractérisation qu’il fait de la commune qui est pour lui un « mot nouveau et détestable ». Laon, vieille cité royale et marché régional (vin, céréales, fibres textiles), connaît au 11ème siècle une prospérité enviable. Le siège de l’évêque-comte du Laonnois est devenu un enjeu majeur dans la rivalité des groupes aristocratiques. En 1106, Enguerrand de Boves, châtelain de Coucy, réussit à y faire élire Gaudry, chancelier du roi d’Angleterre. Le nouvel évêque, confirmé par le pape, fomente complots et assassinats pour accroître son influence et abuse d’une fiscalité arbitraire pour remplir ses caisses. Il s’engage dans une lutte de clans qui désorganise la vie locale et crée l’exaspération des bourgeois. Il n’y a aucune sécurité pour les personnes et pour les biens.
Problématique : En quoi le traité de la commune a-t-il été violé ? I. La création de la commune
A la ligne 2, l’auteur dit « Créer une commune moyennant un prix honnête » : en effet au début du 12ème siècle, les habitants de Laon luttent pour obtenir une commune, c’est-à-dire un système de franchises (exemption de taxes ou d’impôts) politiques, juridiques et civiles accordé par un seigneur à une ville dont les habitants deviennent alors les vassaux de ce seigneur. Ce système est confirmé par une charte de franchise qui exprime la reconnaissance de la commune par l’autorité locale. Ces textes accordent aux conjurés la liberté personnelle, limitent les taxes et fixent les devoirs militaires des citadins. Les seigneurs quant à eux peuvent bénéficier