La révolution 5
Les difficultés - fin de la Constituante
(Eté 1790-Automne 1791)
L'armée fermente - Mutinerie de Nancy
Pendant ce temps l'armée s'agite et fermente, d'un coté des soldats et des sous-officiers dont l'avancement est bloqué par le système des charges qui rongent leur frein, de l'autre des officiers divisés sur la conduite à tenir: soutenir le roi ou soutenir l'assemblée. Depuis septembre 1789 l'insubordination règne dans la troupe et la délation sévit même chez les officiers. De ci de là, des révoltes éclatent, des concessions sont faites, la révolte reste impunie et en génère une nouvelle. A Hesdin, par exemple, le régiment Royal Champagne restera de longs mois cantonné refusant de partir et de suivre son colonel. Un jeune lieutenant mène la révolte il s'agit du lieutenant Nicolas D'Avoust qui deviendra le célèbre maréchal Davout. Partout des exemples similaires se succèdent de janvier à juillet 1790. L'assemblée ne fait rien, La Tour du Pin, ministre de la guerre se plaint des rebellions mais aucune décision sérieuse n'est prise, le roi non plus ne prend pas de décision. On accuse les officiers contre-révolutionnaires mais on ne les démet pas. Mirabeau l'écrit cependant: il vaudrait mieux "licencier l'armée du roi et en former une sur les principes de la révolution" au moins enlèverait-on aux soldats indisciplinés un prétexte de révolte.
Après la fête de la fédération les mutineries s'accélèrent. Le 5 août 1790 à Nancy des régiments s'agitent demandant la paye qui leur est due. Suite à une nouvelle intervention de La Tour du Pin à l'assemblée dénonçant ces mutineries, la Constituante vote le 16 août 1790 un décret prescrivant la répression.
A Nancy les trois régiments révoltés (régiment du Roi, de Mestre-de-Camp-Général et les Suisses de Chateauvieux) ont emprisonné leurs officiers qui refusaient d'accorder aux soldats le contrôle des caisses du régiment. Le 18 août 1790, sur lettre de l'assemblée et de La Fayette, le marquis de