La révolution spartakiste
I- les origines
Début novembre 1918. Cinquième année de guerre. La révolte gronde partout en Allemagne. Des soldats et des marins se mutinent. Des grèves éclatent. Partout se forment des conseils d'ouvriers et de soldats. Les revendications : la paix, la liberté, du pain.
Les autorités politiques et militaires ont peur que l'Allemagne ne bascule dans la révolution comme la Russie un an avant, peur d'une révolution bolchévique. Peur partagée par les sociaux-démocrates majoritaires du SPD, qui participent au gouvernement depuis quelques semaines. Au début de l'année, une scission a eu lieu au sein du SPD : d'un côté les majoritaires, qui soutiennent l'effort de guerre, de l'autre les indépendants (USPD), qui réclament des négociations de paix. Au sein de l'USPD, le groupe spartakiste, dont les figures de proue sont Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, milite activement en faveur d'une révolution sociale radicale.
Un comité d'action révolutionnaire composé de 52 membres, dont font partie Karl Liebknecht, est créé dans le but de prendre le pouvoir, mais dans les deux jours qui suivent la manifestations, les disputes internes empêchent la formulation d'une marche à suivre. Certains appellent à l'insurrection armée quand d'autres préfèrent défendre l'idée de négocier avec Friedrich Ebert.
II -le déroulement Les travailleurs qui occupent toujours les bâtiments engagent les premiers combats de rue : c'est le début de la « Semaine sanglante ».
Même au sein du Parti communiste, tout le monde n'est pas d'accord sur ce qu'il fallait faire. Karl Liebknecht, à la différence de Rosa Luxemburg, défend un renversement violent du gouvernement Ebert, car sinon le KPD s'éloignerait trop de la volonté des travailleurs qui en avaient l'intention.
Le gouvernement socialiste du président Ebert conclut un accord avec l'armée pour mater dans le sang