La révélation de la maladie
Albert Camus est un écrivain dramaturge, philosophe et journaliste, qui prit position pour de nombreux évènements du XXème siècle dont l’Algérie, où il prend le parti des musulmans pour l’autonomie du pays. Dans La Peste, publié pour la première fois en 1947 et écrit pendant la seconde guerre mondiale Camus raconte le quotidien des habitants de la ville d’Oran durant une épidémie de peste. De nombreux auteurs contemporains à l’auteur y ont vu une dénonciation de l’occupation allemande en France et du régime nazi, auquel l’auteur était opposé. Cet extrait est important pour la suite des évènements car c’est ici que le fléau est dévoilé et que pour la première fois le nom de la maladie est cité. Juste avant cela, la ville se trouve envahie de rats morts et le nombre de malades augmente. Nous verrons comment l’auteur a réussi à dramatiser son récit, tout d’abord avec un réalisme fort puis nous étudierons la dramatisation en elle-même.
I- Une évocation réaliste
La maladie est décrite très consciencieusement, presque médicalement. On observe en effet un champ lexical de la maladie, avec « malade », ligne 4, « vomissait » et « délire » ligne 5, « ganglions », ligne 5, 13 et 16, « sang », ligne 14… Mais en plus du champ lexical de la maladie, on observe aussi celui de la médecine, qui montre une première aggravation de la maladie, avec ligne 12 « il fallait ouvrir les abcès », ligne 13 « Deux coups de bistouri en croix »… Ces deux champs lexicaux mais aussi la comparaison, ligne 7 « comme un mauvais fruit » et la métaphore « une purée » ligne 14, montrent une observation très détaillée de la maladie, qui permet au lecteur de visualiser clairement la scène.
Par ailleurs, de plus que le changement de champ lexical qui montre une première aggravation on observe aussi d’autres progressions avec le champ lexical associé. En effet, on voit ligne 3 « croître », ligne 6 « bien plus gros », ligne 25 « addition », répété deux fois ou