La science aristotélicienne
Il est pertinent d’étudier la science aristotélicienne dans le cadre de ce cours au moins pour deux raisons :
- Aristote donne une définition et une caractérisation de la connaissance scientifique, avec lesquelles le concept actuel présente encore des points communs ;
- La science moderne, au XVIIè siècle, se définira souvent par opposition au contenu et à la méthode de cette science.
Je suivrai les analyses de Michel Crubellier et Pierre Pellegrin dans leur ouvrage : Aristote, le philosophe et les savoirs, Points, Seuil, 2002, à consulter plus particulièrement p. 37-109.
Aristote naît à Stagire (d’où : « stagirite ») en 384 av JC. Se rend à Athènes où il fréquente Platon et l’Académie. Puis, vers 335 fonde sa propre école, la deuxième école philosophique grecque, le « Lycée » lieu promenade (d’où le nom de « péripatéticiens » = les promeneurs, donné aux disciples d’Aristote) où se trouve un temple d’Apollon Lycien, qui signifie : destructeur de loups, ou dieu de la Lycie, ou lumineux.
Son œuvre scientifique s’organise selon la division de l’antiquité : logique, physique, éthique.
Les 6 œuvres se rattachant à la logique sont regroupées en un ensemble intutilé l’organon (= l’outil) : les catégories, de l’interprétation, les premiers analytiques, les seconds analytiques, les topiques, les réfutations sophistiques.
Ce sont dans ces ouvrages que nous allons trouver les principaux éléments concernant la définition de la connaissance scientifique et de ses méthodes.
2 – Définition de la connaissance scientifique ( = epistèmè)
La connaissance scientifique est définie notamment dans les Seconds analytiques (I 2 71b) : texte cité et traduit par Crubellier et Pellegrin, op. cit., p. 37.
« Nous pensons connaître scientifiquement – au sens strict et non pas à la façon des sophistes, par accident – lorsque nous pensons que nous connaissons la cause par laquelle le fait est (que nous que c’est elle qui est la cause de cela), et que cela ne peut pas