La science ne peut décrire la pensée de l'homme
Juin 2009
GROUPE 93 Alexis BALMONT Guillaume BOURGES Ibrahim NEHME
En 1939, Albert Einstein, invité à prendre la parole au séminaire de théologie de l'université de Princeton, déclarait : « Il est indéniable que des convictions ne peuvent trouver de confirmation plus sûre que l'expérience et une pensée consciente claire. (...) Mais le point faible de cette conception est que les convictions indispensables pour agir et porter des jugements ne peuvent en aucun cas être obtenues par cette seule voie scientifique avérée. (...) Mais il est d'autre part évident qu'il n'existe aucun chemin qui conduise à la connaissance de ce qui est à celle de ce qui doit être. » Le père de la relativité affirme quʼil existe une ligne de partage entre le domaine de ce qui est et lʼhorizon de ce qui doit être. Il apparaîtrait, en le prenant au mot, que la science, en sʼattachant à ne décrire que ce qui est, ne peut renseigner lʼhomme sur ce quʼil estime devoir être. Elle renonce alors à lui donner les moyens de donner un sens à sa vie, une orientation qui procéderait de lʼécart quʼil aurait constaté entre les deux univers, un mouvement qui naîtrait de sa volonté et qui chercherait à transformer le présent de ce qui est en la puissance de ce qui doit être, séduisant horizon quʼil chercherait alors à faire advenir dans le futur. Pourtant, si on accepte ce divorce fondamental entre la science et le champ de valeurs, qui procèdent lʼun de la réalité et lʼautre de ce que jʼestime que le monde doit être, il apparaît dʼemblée un écart inquiétant : on octroie le droit à la réalité des choses de se comporter autrement que ce qui devrait être. On soulève là, en prenant lʼexemple du point de vue théologique, le problème du mal, qui, en supposant que Dieu est bon et tout puissant, a droit de citer dans le monde. On abandonne en outre la sphère du nécessaire pour aborder celle du contingent : si les choses ou les hommes ont décidé de ne pas suivre les règles et de