La société sans père ou le règne de narcisse
Mais tout cela n’est évidemment que la forme extérieure du fait social, derrière lequel se dissimule la réalité des inégalités salariales et des femmes battues. La dureté, évacuée du discours public, revient avec d’autant plus de forces en coulisses, et la violence sociale se déchaîne sous l’horizon de l’empire du Bien. La féminisation des élites et la place prise par les femmes dans le monde du travail ne l’a pas rendu plus affectueux, plus tolérant, plus attentif à l’autre, mais seulement plus hypocrite. La sphère du travail salarié obéit plus que jamais aux seules lois du marché, dont le but est d’accumuler à l’infini de lucratifs retours sur investissements. Le capitalisme, on le sait, a constamment encouragé les femmes à travailler afin d’exercer une pression à la baisse sur le salaire des hommes. A l’heure actuelle, 80 % des 3, 4 millions de personnes qui travaillent en France pour un salaire inférieur au Smic sont des femmes.
Toute société tend à