La société
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L•ES•S
La société est-elle « naturelle » ?
Société animale, société humaine
Certaines espèces animales vivent en groupes hiérarchisés et organisés en fonction des capacités physiologiques de leurs membres. On peut de la sorte évoquer l’existence de « sociétés animales », mais les sociétés humaines s’en distinguent très clairement : elles sont les seules à évoluer, à connaître des crises ou des modifications importantes, à s’inscrire dans une histoire, et, surtout, à développer entre elles un certain nombre de relations, économiques ou politiques.
La sociabilité est-elle innée ?
• Pour Aristote, l’homme est un « animal politique » : sa sociabilité est ainsi innée. L’individu s’inscrit d’abord dans une famille, plusieurs familles se rassemblent dans un village, et un ensemble de villages finit par constituer une cité collectivement administrée. Cette progression politique ou administrative serait comparable à une croissance organique. Elle est d’ailleurs finalisée : l’homme vit « pour être heureux » et ce bonheur ne peut apparaître que dans la communauté. • À l’inverse, Rousseau affirme que la sociabilité se constitue historiquement, sous la pression de causes extérieures. L’homme « naturel » survit seul, en profitant des bienfaits de l’environnement. C’est à la suite de modifications de son milieu que cette pré-humanité doit se regrouper : elle va rapidement acquérir toutes les caractéristiques humaines (pensée, langage, sentiments, travail, etc.), et les premières sociétés sont bonnes, puisqu’elles assurent la satisfaction des besoins de tous. Mais cet « âge d’or » est bref, car l’inégalité des forces physiques introduit dans les sociétés une première injustice.
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La société est nécessaire
Aliénation de l’indépendance initiale
• La société est synonyme de culture, et pour en saisir la formation, on peut s’interroger sur l’apparition de cette dernière. C’est bien ce que fait Rousseau. Dans Du contrat social, il montre notamment que tout