La sépatation des pouvoirs et la démocratie
« Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution. », tel est l’article 16 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen datant de 1789, expliquant dans ces mots que la constitutionnalité d’un État, d’une société, dépend de la garantie des droits de chaque individu et de la séparation des pouvoirs. Alors que la notion moderne de « séparation des pouvoirs » est théorisée principalement par Montesquieu et Locke au 17ème et 18ème siècle, le terme de démocratie remonte à l’époque de le Grèce antique, qui correspond, comme son nom l’indique au « pouvoir du peuple » (δῆμος / dêmos,
« peuple » et κράτος / krátos, « pouvoir »). Ces deux notions ont un enjeu particulier aujourd’hui car elles sont souvent remises en question, critiquées, ou dénoncées comme étant non respectées. Mais la démocratie dans une société peut-elle exister sans séparation des pouvoirs ? Nous tenterons d’y répondre en évoquant en premier lieu la séparation des pouvoirs : garantie de la liberté individuelle, puis en un deuxième temps la démocratie, conséquence de la séparation des pouvoirs.
I) La séparation des pouvoirs : garantie de la liberté
a) La séparation des pouvoirs : qu’est ce c’est ?
Avant même que Locke et Montesquieu ne la théorise, la séparation des pouvoirs, même si la notion n’était pas encore nommée de cette manière, existait dans les pensées idéalistes de Aristote, philosophe grec, qui souhaitait à instaurer plus de rationalité dans la cité grecque : il observa les différentes cités grecques et en arriva à cette conclusion, issue de La politique : « Dans tout État, il est trois parties, dont le législateur, s'il est sage, s'occupera, par-dessus tout, à bien régler les intérêts. Ces trois parties une fois bien organisées, l'État tout entier est nécessairement bien organisé lui-même ; et les États ne peuvent