La théorie des essences husserlienne est-elle un simple platonisme?
Simon-Pierre Paradis
Table des matières
Introduction 3
La théorie platonicienne des formes 4
La conscience comme intentionnalité 6
La théorie des essences de Husserl : fondamentalement différente d’un « réalisme des essences » 9
Conclusion 13
Bibliographie des œuvres citées et consultées 15
Introduction
Dans son projet phénoménologique, Husserl prétend montrer comment le monde est inclus dans l’absolu du sujet. Comment l’objectivité est construite à partir même de l’expérience de conscience la plus profonde : l’intentionnalité. Au sortir des Recherches Logiques, il est conduit à formuler plusieurs questions dont la suivante : « […] que signifie pour l’objet d’être “en-soi” et “donné” dans la connaissance […] »[1]? Cette question fait référence à la possibilité du sujet de connaître les objets tels qu’ils sont réellement, de connaître l’objet comme il se donne purement à nous. Cela rappelle le projet de Kant de refonder la métaphysique[2], mais Husserl entreprend le problème de façon totalement différente, car il ne sépare pas l’objet « en-soi » du sujet; il ne limite pas non plus la connaissance du sujet en raison de son statut; ni ne pose un sujet pur comme existant réellement. Il y a dans la phénoménologie, en raison du statut des essences (Eidos), la possibilité d’avoir une forme de transcendance dans l’immanence. Les essences sont chez Husserl le fond constitutif des choses empiriques, l’idéal qui construit et détermine mes rapports aux choses. Cependant, il y a une tension qui ressort de cette affirmation, car il y flotte un risque de mésinterprétation de la théorie de Husserl : celui d’associer sa théorie a un « réalisme des essences » ou ce qu’on pourrait appeler un platonisme. Cela est généralement accepté que d’une certaine façon, sa théorie est similaire à la théorie platonicienne des formes en tant qu’une théorie affirmant la