La théorie des parties prenantes
Mots-clés : Construction Théorique, Gouvernance, Légitimité, Partie prenante, Pouvoir, Responsabilité sociale de l’entreprise, Stakeholder. Résumé : l’objectif de cet article est de présenter une mise en perspective critique du vaste corpus théorique regroupé sous l’étiquette de théorie des parties prenantes (stakeholder theory) qui s’est développé depuis l’ouvrage de Freeman (1984). Cette approche propose une analyse des relations nouées entre l’entreprise et son environnement entendu au sens large. Nous présentons les origines et principaux fondements conceptuels de cette théorie. Puis, nous montrons que la grande diversité des approches qui en relèvent invite à évoquer des théories des parties prenantes. Une analyse critique des problèmes conceptuels de ces théories est ensuite menée, en se focalisant sur le thème de leur intégration, de leur absence de caractère dynamique et de leur difficile conciliation avec un modèle de gouvernance actionnarial.
Ce texte est une version remaniée d’une communication présentée lors du 15e Congrès de l’AGRH qui s’est tenu à l’UQAM (Montréal) du 1er au 4 septembre 2004. 2 samuel.mercier@u-bourgogne.fr; Adresse postale : CERT – UFR Droit et Science politique – Université de Bourgogne – 4, Boulevard Gabriel – 21000 Dijon.
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Introduction L’objectif de cette contribution est de clarifier la littérature portant sur la théorie des parties prenantes ou Stakeholder Theory (SHT désormais) qui foisonne depuis la publication de l’ouvrage de Freeman en 1984. Cette approche propose une analyse des relations nouées entre l’entreprise et son environnement entendu au sens large. Le concept de Stakeholder (SH à présent) a d’abord été mobilisé en management stratégique