La trahison des images
Le déserteur est une chanson composée de douze strophes en rimes embrassées d’une durée de 3 minutes 30 écrite par Boris Vian en 1954 sur une musique de Harold Berg.
Son antimilitarisme a provoqué beaucoup questionnements politiques et de polémiques.
« Le déserteur » est une lettre adressée à « Monsieur le Président » par un homme devant aller à la guerre. Dans ce texte, l’homme explique qu’il souhaite déserter et ne pas aller à la guerre. Il justifie sa décision par les décès causés par la guerre dans sa famille, et par le fait qu'il ne veut pas tuer de pauvres gens. Il incite les « passants » à suivre son exemple.
Analyse avec M. Sarti.
La chanson de Boris Vian qui à l'origine est un poème fut interprétée en premier par Marcel Mouloudji et a été diffusée en 1954 le jour de la défaite de la France à Dien-Bien-Phu qui marque la fin de la guerre d’Indochine (1946-1954). L'armée française compte 1 500 morts. Pierre Mendès France ouvre donc des négociations afin de mettre un terme à la "sale guerre". Les accords de Genève, signés le 21 juillet 1954, reconnaissent l'indépendance de Vietnam, du Laos et du Cambodge.
Cette œuvre s’inscrit dans le registre antimilitariste plutôt convoité par les artistes du 20ème siècle. Ces artistes cherchaient à émouvoir les gens avec des œuvres fortes et provocantes.
La chanson sera immédiatement interdite de diffusion radio, et interdite de vente par les autorités car elle résumait à merveille la lassitude générale et le sentiment partagé qu'il fallait en finir une bonne fois pour toutes avec la fatalité de la guerre. De plus, depuis 1939, les périodes de répits furent bien rares. Marcel Mouloudji conseilla donc à Boris Vian de remplacer les deux derniers vers « Que je tiendrai une arme, et que je sais tirer » par : « Que je n’aurai pas d’armes, et qu’ils pourront tirer » pour conserver le côté pacifiste de la chanson. En 1962, la chanson fut reprise par Serge Reggiani, Johnny