La truelle
LA TRUELLE
Vénérable Maître et vous tous mes frères en vos grades et qualités,
En dépit de l’évolution des techniques de construction, quiconque n’a pas besoin d’être expert en bâtiment pour savoir que la truelle est un des outils indispensables de tout maçon digne de ce nom.
Que manipule-t-on avec cette truelle : du ciment, du mortier, de l’enduit de rebouchage ou de lissage, bref n’importe quel produit de base dont on a besoin dans une construction. Je suis sûr que vous serez passionné d’apprendre que j’en possède 4 ou 5 de formes différentes, qui m’ont toutes servies à accomplir la même tâche : lier entre elles les pierres du mur sur lequel je travaillais. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j’avais régulièrement à l’esprit quelques réflexions sur ces maçons qui ont bâti des cathédrales et à quel point était flagrant le parallèle entre la maçonnerie opérative et la maçonnerie spéculative. Concevoir le symbolisme intellectuellement est une étape, mais le ressentir est encore plus fantastique.
Quel est ce ciment qui unit chacun d’entre nous par le serment que nous avons prêté lors de notre initiation ?
Par notre initiation nous nous engageons dans une construction. Avez-vous déjà vu une construction qui tienne le coup sans ciment, sans mortier, où d’une façon plus générale sans lien entre chacune des pièces qui constitue l’édifice. Non, bien sûr. Peu importe que cet édifice soit en pierre, en marbre, en bois ou en toute autre matière. Immanquablement il y a derrière cette construction une intelligence particulière qui fait tenir ensemble des pièces qui s’assemblent les unes aux autres pour former un tout.
Alors je ne vois pas d’autre concept qui, en tant que francs-maçons, nous unit à l’humanité, à la société, à nos amis, à nos familles. Non je ne vois rien d’autre que … la fraternité, l’amour de l’autre.
Pour que la pierre que nous taillons et polissons individuellement s’insère harmonieusement dans l’édifice il est