La tyrannie dans les mémoires de de gaulle
-Thème essentiel dans l'oeuvre dans la mesure où les Mémoires construisent le plus souvent en creux le portrait de l'homme politique idéal.
-Œuvre fondée sur l'opposition constante entre le Bien et le Mal, tout cela dans une perspective historique et politique.
-Raconter l'Histoire c'est aussi, selon de Gaulle, faire une oeuvre d'argumentation et de morale, c'est-à-dire rappeler toujours où se situent les valeurs qui guident l'action.
-Ainsi apparaissent au fil de l'oeuvre les portraits de tyrans ayant marqué le parcours personnel du Général.
-Est tyrannie tout ce qui exerce une force illégitime, excessive, nocive et humiliante sur une personne ou un groupe. La tyrannie nie les valeurs de la démocratie, du libre-arbitre et de la capacité des individus à disposer d'eux-mêmes. Elle est une force mortifère, perverse, cherchant à réduire autrui à l'état d'objet, à lui ôter toute dignité, càd toute pensée personnelle. La période historique à laquelle de Gaulle s'attache dans le Salut est riche en tyrans, exemplaires en leur domaine. Cette première partie du XXe siècle est dominée par des hommes niant les valeurs humanistes ayant jusque-là guidé la pensée européenne.
Trois visages l'incarnent: Staline, Hitler et Mussolini.
I.Le personnage de Staline
-En rencontrant directement Staline (fin 1944), de Gaulle fait l'expérience concrète de la tyrannie.
Le portrait s'apparente donc ici à un témoignage
(des marques de la première personne) -Le tyran se caractérise par:
- sa maîtrise de la séduction (pouvoir sur autrui) : de Gaulle ne cesse pas de se montrer comme le seul résistant à cette séduction.
- sa volonté de domination (« Staline était possédé de la volonté de puissance »)
- son appropriation personnelle du pouvoir =gouverne seul
- sa mise en place de grands projets nationaux =galvanisant les foules et leur permettant de supporter un joug quotidien écrasant.
- sa duplicité inquiétante ("Rompu par une vie de complots à masquer