La vertu dans les liaisons dangereuses
Introduction
Laclos écrit Les Liaisons Dangereuses en 1782. Dans ce roman épistolaire, genre très prisé à l’époque, il met en scène des personnages qui se scindent en deux clans : les libertins manipulateurs (Valmont et Merteuil) face aux vertueux (Volanges, Rosemonde, Tourvel).
La vertu, sous la plume de Laclos, semble n'être exigée que des jeunes femmes. D’autre part, cette vertu peut prendre dans les LDD un visage plutôt ridicule, inhumain, froid et peu épanouissant : en effet, les femmes vertueuses sont des dévotes, des prudes dans ce roman.
Il ne faut pas oublier que vertu ne signifie pas impeccabilité, absence de péché, mais capacité à juger le mal et à réformer sa conduite, à tirer les leçons de ses manquements. Ce mot vient du latin virtus qui signifie force. Il évolua au fil des siècles pour représenter tour à tour la force morale de prudence, la pratique du bien, puis la fidélité féminine. Nous pouvons donc remarquer que dans ce roman, Laclos exploite ce terme sous ces trois aspects.
Mais, quelle place peut occuper la vertu au sein d’un roman dominé par le libertinage ? Au terme de ce roman, reste-t-il encore un peu de vertu ?
Dans un premier temps, nous examinerons les trois figures de la vertu, puis nous verrons comment les libertins corrompent la vertu et nous nous demanderons enfin si Les liaisons dangereuses est un roman vertueux ou libertin.
I/ Les figures de la vertu :
Rosemonde, Volanges et Tourvel : très différentes MAIS ont la même inclination religieuse.
Différentes de par leurs âges : grand-mère, mère, jeune épouse (représentent 3 stades différents de la vie. Sorte de « maturation » de la vertu ?) Différentes par leur position sociale : R. et V. font partie de l’aristocratie alors que T. est bourgeoise. trois femmes éloignées des hommes, trois femmes œuvrant pour la charité mais avec des formations spirituelles nécessairement différentes. Trois femmes aimant discourir, raisonner.