La vie dans tous ses états
LA VIE DANS TOUS SES ETATS
Introduction générale
Hans JONAS, Le phénomène de la vie.
« Quand l’homme commença pour la première fois à interpréter la nature des choses – ce qu’il fit quand il commença à être un homme -, la vie était, à ses yeux, partout et être c’était pour lui la même chose qu’être en vie. »
Il faut bien reconnaître que mis à part le concept de réalité, il est sans doute difficile de trouver une notion plus extensive et plus englobante que la notion de vie qui touche de près ou de loin à toutes les dimensions de l’expérience, telle que nous pouvons l’appréhender du moins dans l’horizon de son enracinement terrestre.
Comme souligne JONAS (écologie, 20eme siècle) : « Au commencement se tient l’expérience de l’omniprésence de la vie ».
En effet, la vie est déjà la condition sine qua non de toutes activités : cueillette, chasse, agriculture, travail, technique, morale et politique (…) supposent des vies qui les mettent en œuvre. Mais l’idée même de vie ne peut être perçue et aperçue, éprouvée et prouvée, que par un être vivant. La vie n’est donc pas un simple objet de pensée comme le triangle, l’éclipse ou la combustion : elle est présupposée dans l’acte même par lequel elle est pensée. Le sujet pensant ne peut être tel que parce qu’il est vivant et en l’absence de vie, il n’y aurait plus rien à penser. Sans la vie, la distinction même entre être et non être, entre vivant et mort, devient inopérante.
En bref, avant de s’atteler à toute réflexion sur la vie, il convient de prendre conscience que celle-ci conditionne toute compréhension d’elle-même. Mais que faut-il entendre exactement par vie ?
I. Une ambiguïté fondamentale.
Il n’y a peut-être pas dans les langues latines (vita, vida, vie), ni même anglo-saxonne (life, leben) de terme plus équivoque.
Outre le fait que ce mot ne correspond à rien qui puisse être concrètement observé, il recouvre des champs sémantiques très variables. Il est présent