La vie de voltaire dans sa relation avec candide
Par ses dates (1694-1778), la vie de Voltaire coïncide à peu près avec le siècle. Par sa pensée et son action, l'homme et l'écrivain incarnent les aspirations et les progrès d'une période de l'histoire de France qui s'ouvre sur le déclin de l'absolutisme (mort de Louis XIV en
1715) et se termine par la chute de la monarchie. Riche d'une foisonnante diversité, cette longue vie trouve dans le combat philosophique son centre de gravité.
1- La marque d'une éducation (1694-1717)
Le jeune François-Marie Arouet (il prendra le nom de
Voltaire en 1718) reçoit une parfaite formation intellectuelle chez les jésuites du collège Louis-le-Grand
(l'actuel lycée du même nom). De cette instruction fondée sur l'humanisme classique, l'écrivain conservera le goût de la netteté dans les idées, de la simplicité dans l'expression, de la rapidité dans la narration. Il maîtrisera l'art d'exposer les questions avec clarté et de ne raconter que l'essentiel, à la manière des maîtres du Grand Siècle, toutes qualités que l'on retrouve dans tous ses récits,
Candide en particulier.
2- La période heureuse (1718-1744)
Cette période de réussite et de succès mondains est celle où Voltaire exprime ses idées sur un ton de relatif optimisme. Succès et conflits (1718-1726). Auteur tragique très applaudi, reçu à la cour de Louis XV, devenu poète officiel, mais esprit frondeur, Voltaire entretient des rapports ombrageux avec l'aristocratie : un écrit satirique sur les amours du Régent le fait enfermer onze mois à la
Bastille (1717). Puis, une rivalité amoureuse avec le chevalier de Rohan, à qui il dispute les charmes d'une comédienne, lui vaut une bastonnade et un nouveau séjour à la Bastille (1726). On se souviendra de sa réplique à Rohan, qui le raillait de n'avoir pas de nom :
«Mon nom, je le commence, et vous finissez le vôtre.»
On comprend mieux dans ces conditions l'animosité de l'auteur de Candide contre le baron