La vie
Je veux m’accomplir mais le chemin de la réussite est long et truffé d’embuches. C’est le combat de l’essoufflement contre la volonté. Plus une médaille a du poids plus son revers est lourd. La voix du mérite est un terrain miné où il faut savoir prendre des risques et apprendre à attendre. Sur le ring, ne gagne pas celui qui sait donner des coups, mais plutôt celui qui sait en encaisser, attendant sagement son tour. Alors j’ai habitué mes joues à prendre des claques. Parce qu’un coup ne vient jamais seul ; il faut frapper plusieurs fois pour enfoncer le clou. J’ai souvent flirté avec l’échec. Mais je me suis relevé à chaque fois que la vie m’a mis au tapis. Je dors les yeux ouverts, et les poings fermés; parce que dans l’arène de l’excellence, même pour perdre il faut savoir se battre.
Au guichet de la réussite, vous êtes payés à la sueur de votre cœur. Le courage est de routine. La peur toujours au ventre ; à sans cesse vous inviter sur la piste, pour cette danse violente et périlleuse, à la quelle il est difficile de mettre fin car on risque de se faire mal. La marche arrière est suicide, l’abandon est apostasie. Alors c’est la fuite en avant ; on prend le pari impossible, on défie la vie, on prend des risques. Je suis ce funambule sur un câble incendié dont la seule préoccupation devrait être de rester en vie, voire trouver l’équilibre, mais à qui la galerie réclame des figures d’acrobatie : jongler avec toutes les briques qu’on lui lance.
On apprend à apprivoiser le stress, on ne prend plus de gants même pour arracher le fil barbelé sur notre chemin. On prend les marches, quand l’ascenseur social est bloqué. Et quand on nous refuse le double de la clé de la réussite, on défonce sa