Je me demandais soudainement ce que je pouvais bien foutre dans cette vie – non, dans ce monde. Pourquoi existé-je ? C’est fort banal, malgré tout j’ai eu envie de l’écrire.
Je revois les même images sans cesse, sans arrêts, je revis les mêmes instants.
« Bonjour »
« Oui »
« Non »
« Peut-être »
« Au revoir »
Je pense aux mêmes choses. Pareil ! Tout est pareil !
Les mêmes mots…
Et pourtant mon esprit se renouvelle et divague, sans faute, il n’y manque pas.

Je confie mon état d’âme, un statu quo qui s’est imposé.
Vous savez, je n’ai aucun contrôle de moi-même à l’état qui précède tous mes actes ; et j’en désire tellement ! Je fais ce que je peux pour en avoir à chaque instant, cela m’épuise.
Je les supplie de me pardonner d’être autant blasée, il s’agit là d’une des seules choses que je ne peux refouler.
Je ne suis pas fatiguée physiquement, je ressens une incomparable lassitude…

*

Sans avoir une quelconque volonté d’explorer mon intérieur je suis en train de l’entreprendre ; sans reculer, en avançant malgré moi, plutôt.
Il y a aussi l’écriture, que je peine à contrôler, il semble qu’elle soit encore plus ancrée en moi que la parole ; il me suffit de relire mes lignes pour le constater : je n’y reconnais pas celle qui agit à l’extérieur. Et cet être qui trace des mots, je le vois plus acclamé que ne le sera jamais celui qui survit hors du papier.
Il n’y a pas de paradoxe, mais je m’interroge : sont-ce deux personnalités différentes ou, à défaut que ce soit possible, deux versants d’une même personnalité qui œuvrent dos à dos pour faire ce que je suis ?

*

Oh ! Cette lassitude fait crouler mes paupières. Toutefois, l’esprit cherche un repos qui ne se rapporte au corps. Stupidité ! Il ne peut y parvenir de cette manière !
Je pensais ne plus désirer la mort – l’ai-je un jour seulement désirée ? Cependant tout semble converger vers cette idée. Mon inconscient, souhaite-t-il crever ?
On m’a confié sur lui qu’il aimait séduire. Je crois