La vie
Gilles, 52 ans, cadre commercial, m’a rétorqué qu’il ne savait pas ce que l’art de vivre voulait dire. Il pense que pour lui les jeux sont faits : il a une famille à nourrir, il est débordé par son travail ; il attend maintenant la retraite.
Chacun, à sa manière, a donné une vision de l’art de vivre. Pour l’un c’est la quête de Bonheur, avec un B majuscule (comme on rêve d’un « grand Amour ») ; un autre se contenterait de supprimer sa souffrance. Pour un autre encore, vivre signifie : « accomplir quelque chose », qu’il s’agisse de réussite sociale ou familiale, de la réalisation d’un grand projet ou encore de se consacrer à sa passion. Dans tous les cas, il faut enchanter son existence. Ce peut être enfin mener une « bonne vie », c’est-à-dire une vie respectable.
Voilà donc trois horizons de vie : être heureux, se réaliser et mener une vie digne. On peut en concevoir d’autres : se mobiliser pour un idéal, se sacrifier pour les autres ou enfin mélanger un peu tout cela dans un cocktail existentiel mal assuré. C’est un peu le cas de tout le monde.
Le bonheur n’existe pas, ce n’est qu’un panneau indicateur. Et il indique plusieurs directions.
2. La sagesse a une longue histoire (mais c'est toujours la même)
L’art de vivre se définit donc par ses buts (multiples) mais aussi par ses moyens. Il comporte cette idée supplémentaire : vivre, cela s’apprend. Comme il existe un art du combat, un art culinaire, un art de la chasse, un art du jardin…, il existerait donc aussi un art de vivre. On peut apprendre à vivre : ce qui supposerait un enseignement, un apprentissage, un entraînement, une