La violence et les banlieues
LES REPRÉSENTANTS de plusieurs associations de la ville des Ulis nous ont fait part de leur " réprobation " après la publication dans Le Monde du 12 décembre d'une enquête de - Marie-Pierre Subtil sur la délinquance des jeunes dans cette commune de l'Essonne. Dans leur lettre, que nous publions ci-dessous, ils reprochent à cet article de donner de leur ville une image exagérément négative qui produit une impression " de fatalité et d'impuissance ". Dans le même esprit, un " citoyen des Ulis ", jean Lalou, nous écrit qu'il ne reconnaît pas sa ville dans la description de notre journaliste. " La violence est marginale, mais médiatique, ajoute-t-il, n'en faites pas un... Monde! "
" Votre enquête m'a profondément choquée ", nous dit Agnès Foucher, d'Orsay, commune proche des Ulis. Selon notre correspondante, Eric Raoult, ancien ministre délégué à la ville et à l'intégration, qui avait naguère invité les intellectuels à visiter les quartiers difficiles pour prendre conscience des problèmes de l'immigration, " n'aurait sans doute pas renié " cette " plongée dans l'enfer des banlieues ". Pour Agnès Foucher, " les mêmes propos alarmistes, les mêmes insinuations douteuses - le jeune délinquant, évidemment, porte un nom à consonance étrangère -, le même apitoiement, dégradant, pour ces pauvres gens des cités -on imagine le frisson de compassion du lecteur -, les mêmes propos désabusés des élus dressent un même tableau caricatural de la misère des banlieues, indigne d'un quotidien de référence ".
Nous comprenons l'émotion de nos correspondants. Leurs critiques nous semblent toutefois injustifiées. L'enquête du Monde ne contestait en aucune manière le travail des associations. Au contraire, la ville des Ulis avait été choisie précisément parce qu'elle offre un tissu associatif exemplaire. " Depuis sa création il y a vingt ans, écrivait l'auteur de l'article, la municipalité de la ville nouvelle s'évertue à "mailler le