La zone euro
Toute la zone euro attend aujourd'hui du conseil de la Banque centrale européenne (BCE) qu'il décide d'une baisse des taux substantielle (plutôt un demi qu'un quart de point). Car même si la forte hausse de la monnaie européenne par rapport au dollar ces derniers mois tend à réduire la facture énergétique des pays européens, l'impact sur la compétitivité de leurs produits, particulièrement à l'exportation, commence sérieusement à les inquiéter. Encore faut-il qu'une baisse des taux de la BCE se traduise effectivement par un arrêt de la hausse de la monnaie unique européenne par rapport au dollar.
Europe morose. Cette décision est d'autant plus attendue que, ces derniers jours, les indicateurs venus des Etats-Unis incitent plutôt à l'optimisme - les indices ISM de mai des secteurs manufacturiers et plus encore des services se redressent fortement, la productivité non agricole a crû finalement de 1,9 % au premier trimestre et non de 1,6 % par rapport au dernier trimestre 2002 - alors que les chiffres et les prévisions concernant l'Europe demeurent plutôt moroses.
Le FMI (Fonds monétaire international) prévoit ainsi pour 2003 une troisième année consécutive de faible croissance dans la zone euro. Les premiers chiffres de mars, en matière de ventes de détail sur la zone, dévoilés hier, sont préoccupants avec un recul de 1,2 % sur le mois et de 1,6 % en un an.
Victime de la désinflation et menacée même, dans certains pays comme l'Allemagne, de déflation, l'Europe attend ce geste de la BCE alors même qu'elle doit voir l'un de ses membres les plus importants et les plus atypiques - la Grande-Bretagne - décider si elle rejoint ou non l'euro. Le verdict de Londres est attendu pour lundi. Le suspense n'existe