La bruyère, les caractères
La Bruyère développe cette idée sur un rythme ternaire, avec cette fois un mouvement de cadence mineure qui suggère une sorte de dégonflement (3 propositions : « il est si prodigieusement flatté […] de sa propre réputation », l. 8 à 11). L’homme dont il est question « paraît difforme près de ses portraits », l. 9-10) : la louange excessive met en évidence ses défauts et ses tares. Il ne peut qu’avoir honte « de sa propre réputation », l. 11 (La Bruyère suppose qu’il s’agit d’un honnête homme). L’élévation s’avère en effet paradoxale : elle est le résultat de la « bassesse » et de la « complaisance » (l. 11) des courtisans. Là encore, l’ironie est palpable.=> Le texte n’est jamais ouvertement argumentatif. La Bruyère utilise la parataxe asyndétique : les phrases ne sont liées entre …afficher plus de contenu…
Elles sont, dit l’auteur, « encore toutes dressées » (l. 14), mais « pour le faire tomber dans le dernier mépris » (l. 14-15). Le premier devient le dernier dans le monde de la cour, selon une logique contraire à celle de l’Évangile : il n’y a pas de pardon dans ce monde, surtout pas pour le succès, et l’on n’y monte que pour mieux tomber. => La Bruyère intervient ensuite à la première personne (« je veux dire », l. 15), ce qui est inattendu. Cette dernière partie apporte en effet une explication à la phrase précédente : les plus acharnés sont ceux-là mêmes qui le célébraient le plus auparavant. Mais ce « je veux dire » sous-entend davantage qu’une explicitation. Il sonne plutôt comme une objection à l’incrédulité que pourrait susciter un