La force des cultures d'Iribarne

2936 mots 12 pages
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La force des cultures
Philippe d’Iribarne
Philippe d’Iribarne, « La force des cultures », Le Débat 2009/5 (n° 157), p. 111-123. (extraits)
[Q]uand on observe les manières dont les hommes s’organisent, de par le monde, pour vivre ensemble, la vision radicale d’une unification de l’humanité a du mal à tenir. Même dans ce qui constitue le fer de lance d’une mondialisation oublieuse des frontières, les entreprises multinationales, l’expérience montre combien les conceptions du pouvoir, de
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En principe, dans une société régie par des rapports contractuels, autrui ne peut rien m’imposer, puisqu’il ne peut rien exiger de moi si ce n’est ce à quoi j’ai consenti en ratifiant le contrat qui nous lie. Cela n’est pleinement vrai que dans la mesure où mon consentement est réellement libre. Mais, quand il ne l’est pas, il est plus ou moins possible, en concentrant l’attention sur l’aspect formel de la liberté de contracter, de voiler quelque peu ce qui relève de formes de dépendance.
Dans les entreprises, l’élaboration de représentations et de pratiques permettant d’accorder la vision idéale du rapport contractuel entre égaux et les réalités de la subordination a été loin d’être facile.
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Chacun, maître de déterminer la manière de s’y prendre pour répondre à la commande qu’il doit satisfaire, peut avoir le sentiment que personne d’autre que lui ne va régir son existence. (...)
Le métier en France, moyen d’échapper à une dépendance servile
Certes, dans la France d’aujourd’hui, on signe des contrats. Mais la logique contractuelle est loin d’avoir la même importance qu’aux États-Unis. En revanche, la mise en avant des devoirs associés à la place que l’on occupe dans la société, et donc étrangers à la volonté de ceux qui peuvent vous servir ou vous nuire, est centrale.
Dans l’entreprise, la référence au métier, à l’homme de métier, à la grandeur du métier, avec l’ensemble des représentations et des pratiques qui lui sont liées, joue un rôle décisif pour assurer

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