La mémoire tatouée dans la mémoire tatouée
L’autobiographie comme simulacre et dénégation du discours de l’Autre1 dans La mémoire tatouée
Nafa Kamal
Université de Picardie et Université Alger 2
La civilisation expose sa brillance à travers ses symboles, elle interpelle l’individu qui, pour accéder au statut de sujet, doit subir cette fascination organisée. Cette interpellation symbolique s’exerce à travers un discours destiné à la défense des valeurs de cette …afficher plus de contenu…
Ce sentiment de malaise draine avec lui un désir de transmutation et d’écriture dont nous verrons qu’il manifeste un processus de dénégation à l’origine des simulacres qui remettent en cause toute prétention de la mémoire à se saisir du passé sans se heurter à une subjectivité fortement marquée par l’activité inconsciente du scripteur. Le texte généré par le lieu de l’Autre montre alors les limites de l’authenticité du geste autobiographique lui-même.
Cette activité textuelle où l’autobiographie se trahit comme simulacre, car elle est toujours travaillée par l’émergence du discours de …afficher plus de contenu…
45 s’explique en contexte par leur capacité à connoter le « désir », la « violence » et la « libération » comme traits sémantiques acquis durant le processus d’individuation exprimé par le scripteur.
De la même façon, la métaphore « figue sèche » va laisser son empreinte à la rue dont l’évocation finit par s’associer à ce fruit et inversement. Ainsi, dans la description de la ville d’El Jadida quand l’auteur fustige le comportement citadin, quand l’ironie du narrateur se fait agressive et que jaillit son invective « crier au crime », toute la violence scripturale et sémantique se manifeste et se dissimule dans la convocation d’un autre végétal, le
« figuier de barbarie », mot-valise où nous reconnaissons le mot « figue » qui (re)