La matiere de france et la première épopée de roland
(Ibid., v. 1075, p. 84.) Pourquoi?Le texte nous propose une réponse… interrogative:« E! reis, amis, que vos ici nen estes ?/Oliver, frere, cum le purrum nus faire?/Cumfaitement li manderum nuveles? »/ Dist Oliver : « Jo nel sai cument quere./Mielz voeill murir que hunte nus seit retraite. »« Ah ! roi, ami, que n'êtes -vous ici? / Olivier, frère, comment pourrons-nous faire? / Comment lui manderons-nous des nouvelles? » Olivier dit : « Comment? Je ne sais pas. On en pourrait parler à notre honte, et j’aime mieux mourir! » (Ibid., v. 1699 et 1695, p. 130.)En mourant, en cornantTout est déjà perdu dans ce monde, au moins pour l’arrière-garde de Charlemagne. Mais un désir de communiquer avec ses pères (!), avec sa patrie, un besoin de crier : je meurs ! à qui veut l’entendre, d’annoncer le grand vide qui va frapper la cour du roi, un mouvement d’apitoiement sur soi, sur les …afficher plus de contenu…
» Il a offert à Dieu son gant droit : saint Gabriel l'a pris de sa main. Sur son bras il a laissé retomber sa tête ; il est allé, les mains jointes, à sa fin. Dieu lui envoie son ange Chérubin et saint Michel du Péril ; avec eux y vint saint Gabriel. Ils portent l'âme du comte en paradis. Roland est mort ; Dieu a son âme dans les cieux. ibid., v. 2389, p. 182.Mourir: tuer ou être tué« Il n’y a aucune allusion dans le Roland à la mort naturelle. Tout ce qu’on trouve, ce sont des allusions à la mort, soit sur le champ de bataille, soit par suite d’action politique ou militaire. Dans le Roland on ne meurt pas : on est tué, soit par un adversaire directement, soit par suite de multiples blessures, soit par la douleur – c’est le cas de la belle Aude – soit par la honte d’avoir été vaincu. Bref, il n’y a pas à vrai dire de distinction entre l’idée mourir et l’idée être tué. Par conséquent les verbes murir et ocire sont