La parole trompeuseLe cheval de Troie est une enluminure sur parchemin, illustrant le manuscrit de Raoul Lefèvre Recueil des Hystoirs troyennes , réalisé en 1464 et conservé à la BnF, à Paris. La prise de Troie par les Achéens est permise par la ruse d’Ulysse, proposant de faire croire aux assiégés un abandon grâce à une offrande, une grande construction de bois, un cheval dans lequel seraient cachés les attaquants. L’observation de l’enluminure met en exergue la tromperie, mais en quoi métaphorise-t-elle le pouvoir de la parole trompeuse ? La parole trompeuse utilise les faiblesses de l’autre, et cela équivaut dans le mythe et sur l’enluminure à user de l’envie d’une victoire, mais surtout de la lassitude de la guerre et des croyances troyennes. C’est donc un grand cheval - symbole de Poséidon, dieu des océans (rappelés par un ciel qui se confond avec une possible mer) et protecteur de Troie - qui fait office d’offrande pacifiste et religieuse. Une statuette évoquant la religion est observable au dessus de la grande porte, sur la …afficher plus de contenu…

De la même façon, un séducteur discerne les voeux de sa victime et les utilise à ses propres fins - par stratégies, il comble sa victime pour mieux la dominer. Ce caractère malsain est perceptible dans l’enluminure à travers le noeud de la queue du cheval, qui rend étrange la construction de bois… ou - plutôt - de bronze ou d’or, ce qui diverge du mythe. Ajouté à la taille du cheval face aux remparts, cela semble être l’évocation de l’égo important du manipulateur ; celui-ci se pense supérieur. Dans ce sens, le cheval ne passe pas par la porte « Dardane » (une référence au mythe) - la voix commune - « à cause » de sa grandeur. Au contraire, il est introduit dans la cité par