Choderlos de Laclos exprimait un grand intérêt pour les questions de l’égalité de deux sexes, du statut de la femme dans la société à l’époque et de l’éducation féminine qui sont évoquées, tout d’abord, dans son roman Les liaisons dangereuses (1782). L’impossibilité de l’éducation des filles mises dans les couvents et devenues étrangères à leurs mères qui ignorent leur éducation et la seule possibilité de l’apprentissage à travers l’autodidactisme sont présentées par les personnages du roman comme Madame de Merteuil, Cécile de Volanges et sa mère. Le roman qui, selon l’auteur, a été mal compris avait un succès immédiat mais scandaleux. En 1783, Choderlos de Laclos répond à la question posée par l’Académie de Châlons-sur-Marne « Quels seraient les meilleurs moyens de perfectionner l’éducation des femmes » en prenant la position révolutionnaire et radicale, rousseauiste mais en s’écartant de Rousseau en ce qui concerne le statut de la femme dans la société. C’est la réponse politique et non pédagogique. Dans la préface De l’éducation des femmes Chantal Thomas cite Rémy de Gourmond qui dit que cette oeuvre est la moralité des Liaisons dangereuses, « leur conclusion dynamique et positive ». Choderlos de Laclos conclut que « Il n’est aucun moyen de perfectionner l’éducation des femmes » car elles sont des esclaves des hommes que l’on peut comparer aux Noirs des colonies et les esclaves ne peuvent pas s’éduquer. Selon lui, la femme devrait se révolter contre un état actuel et se regarder différemment, non comme une femme sociale qui est dépendante des autres mais comme une femme naturelle qui est libre et heureuse, « les femmes sont égarées et il faut indiquer le chemin … pour se retrouver ». L’éducation (morale et physique) est le développement des facultés de l’individu dirigées vers l’utilité sociale. Chaderlos de Laclos se pose la question de savoir si l’éducation qu’on donne aux femmes développe leurs facultés, si ces connaissances sont mises au service de