Ladurée
Après l’entrée dans l’OMC
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1. Vers la fin août, la presse officielle a annoncé que le Congrès se tiendrait à partir du 8 novembre, une date plus tardive dans l’année que ne le veut la tradition.
E 11 DÉCEMBRE 2001, la Chine entrait dans l’Organisation Internationale du Commerce, au terme de négociations qui auront duré quinze ans. Au lendemain de cette adhésion et à la veille du Seizième Congrès du Parti communiste chinois 1, les observateurs s’interrogent : à présent que la Chine est partie intégrante du jeu économique mondial, qu’elle est pleinement entrée dans « l’ère de la mondialisation », quels défis économiques, sociaux et politiques va-t-elle avoir à affronter ? Son développement va-t-il se poursuivre sur la ligne affirmée depuis le démarrage de la politique « de réformes et d’ouverture » engagée en 1979, et accélérée après 1992, ou bien faut-il parier sur des ruptures et des turbulences ?
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Un colosse aux pieds d’argile ?
Dans les milieux financiers et économiques internationaux, la question ne se posait guère il y a encore deux ans. La Chine était perçue comme un réservoir inépuisable, le nouveau moteur de l’économie mondiale, un marché qui ne pouvait que s’ouvrir, grandir et prospérer. La remar-
quable stabilité de l’économie chinoise au plus fort de la crise asiatique de 1997 avait renforcé encore cette impression. Paradoxalement, c’est dans le temps où la Chine enregistrait deux succès remarquables (l’obtention des Jeux Olympiques de 2008 et l’achèvement des négociations préparatoires à l’entrée dans l’OMC) que des doutes se manifestèrent avec une insistance nouvelle. L’optimisme l’emporte toujours, mais bon nombre d’acteurs et observateurs affirment désormais que la Chine traversera nécessairement une crise au cours de ce processus d’adaptation. Les estimations quant à l’ampleur et aux conséquences de cette crise varient encore fortement. Un ouvrage a joué le rôle de