Lars noren
Le 20 novembre 2006, à Emsdetten en Allemagne, Sebastian
Bosse, un jeune homme de 18 ans se rend dans son ancienne école dans le but d'y tuer le plus grand nombre possible d'élèves et de professeurs avant d'en finir avec sa propre vie.
37 personnes seront blessées et lui seul y trouve la mort.
Quelques mois plus tard, Lars Noren écrit pour le festival de
Liège 2007 la pièce Le 20 novembre d'après le journal et le blog de Sebastian Bosse, alias Resistant-X (L'auteur la met en scène lui-même, avec une comédienne allemande, Anne
Tismer, dans le rôle de Sebastian).
C'est un texte dur, un regard sans compromis sur la société contemporaine. Le jeune homme s'adresse directement aux spectateurs. Tout est prêt. Dans une heure et 12 minutes, il partira pour le GSS (Geschwister-Scholl-Schule) et ce sera
« son heure ». Mais avant, tout en se préparant, il nous en expose les raisons. Comme en 2006 sur le net, comme sur le blog de Resistant-X, tout est expliqué, annoncé, détaillé. Mais cette fois, pas moyen de cliquer pour changer de page, le spectateur se trouve en face de Sebastian, obligé de l'écouter jusqu'au bout.
Les questions abordées par ce texte sont multiples: tout d'abord le phénomène de ces massacres en milieu scolaire qui sont aujourd'hui fortement médiatisés et qui suscitent toujours beaucoup d'incompréhension. Pourquoi cela se
2produit-il? Comment des jeunes en arrivent-ils à de telles extrémités? Dans Le 20 novembre , on est confronté aux mécanismes psychologiques et sociaux qui peuvent engendrer ces tragédies: le rejet, le manque d'écoute, le repli sur soi et la solitude d'où naissent un sentiment d'échec, une terrible souffrance et finalement le dégoût de vivre et le désir de vengeance... Cette pièce nous interroge sur notre considération ou notre compréhension de l'adolescence, du passage vers le monde adulte et de toutes les douleurs et les peurs qu'il peut générer.
Mais, les propos, qu'a d'ailleurs