Lcrédits font ils les dépots
Une de ces formules qui impriment leurs marques. A la fois paradoxales et essentielles.
Dans l’entrée « contrepartie de la masse monétaire », la question de la relation de causalité entre crédits et dépôts a été analysée et en particulier le débat entre les tenants du Banking school et ceux du Currency school.
Malgré l’espèce d’évidence selon laquelle « les crédits font les dépôts », il y a encore ici ou là, des auteurs, des commentateurs qui énoncent l’inverse. Une banque, lit-on dans un article, ne peut pas prêter au-delà des dépôts qu’elle a reçus du public. Ou encore, les banques disposent de l’argent de leurs clients pour leurs opérations de crédit. Etc.…
Reconnaissons qu’énoncer aussi simplement que ce sont les crédits qui font les dépôts et non pas l’inverse, requiert la pratique d’une certaine ascèse intellectuelle. Reconnaissons aussi que mettant en application ce principe de nombreux banquiers sont allés droit à la faillite, à commencer par le premier qui a eu l’idée de la Banque moderne, Palmstruch, patron de la banque de Suède, il y 350 ans. Reconnaissons enfin que les économistes sont comme les physiciens. Ces derniers ont pendant des millénaires soutenus que le soleil tournait autour de la terre sans que cela nuise au développement de l’humanité. Pourquoi en vouloir aux économistes qui doutaient de l’aptitude des banquiers, hors possession de la pierre philosophale, à transformer des billets en papiers en pièces d’or, cela n’a pas empêché le monde de s’enrichir, tout au plus s’est-il très longtemps trouvé à court de numéraire.
Parmi les idées qui ont contribué à ancrer l’idée selon laquelle les crédits font les dépôts, il ya deux principes Keynésiens : l’égalité entre épargne et investissement est toujours réalisé ex-post. Idée qui va à l’encontre de tous les principes et de celui-ci, classique « grâce à une épargne sagement distraite de la consommation des revenus, l’investissement peut être financé » en