Le 19ieme siecle
Sous l’influence du mot allemand der Romantik l’idée va prendre une connotation de référence aux temps anciens (Antiquité et temps médiévaux).
Une accumulation progressive de significations va s’opérer jusqu’à la fin de l’Empire où l’adjectif a acquis une grande complexité. Il est donc important de savoir dans quel contexte le mot est utilisé pour en connaître sa signification voire sa connotation. Car de 1810 environ à 1815, le substantif arrive de manière péjorative : il désigne ce qui vient de l’étranger, marqué d’un esprit fumeux, germanique s’opposant à la clarté de l’esprit français. Référons nous par exemple au pamphlet L’antiromantique en 1815, présentant le romantique comme une philosophie du flou, du vague...
Ainsi s’est élaboré le concept de Romantisme, né d’une polémique critique.
Une polémique critiqueCeux qui s’appellent romantiques se veulent en effet anticlassiques. Or le mot classique est lui-même ambigu : est « classique » ce qui s’enseigne « dans les classes », c’est le programme enseigné dans les classes de rhétorique des lycées impériaux. La littérature nouvelle doit donc s’en démarquer. C’est encore un effet conjoncturel, un climat de polémique. Se démarquer des classiques est à l’évidence polémique. Car en réalité qu’est-ce qui distingue les poèmes de Lamartine de ceux de Chênedollé, de Gilbert ou de Millevoye, poètes nés à la fin du XVIIIe ? La rupture n’existe pas : leur poésie se fonde déjà sur la notion d’harmonie avec la nature, comme celle de Lamartine.
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