Le Baroque Une désignation tardive Origine du mot Le terme baroque, emprunté au portugais barroco, appartient au vocabulaire de la joaillerie, où il désigne la forme irrégulière d’une perle. Son 1er usage est péjoratif : un dico en 1877 le définit comme une bizarrerie choquante. Une esthétique définie « a posteriori » Dès le 19ème siècle le terme acquiert une valeur positive et esthétique. Il s’applique aux œuvres artistiques, qui, de la fin du 16ème au début du 18ème se distinguent par la prolifération ostentatoire des ornements et la représentation du mouvement. Au 20ème, la notion de baroque, intégrée à la littérature, permet de reconsidérer une vaste production littéraire européenne, méconnue et souvent méprisée, qui s’étend approximativement, pour la France, de la mort de Ronsard en 1585 aux années 1660, c a d de la fin de la Renaissance au triomphe du classicisme. Cependant, à aucun moment les auteurs ou artistes dits « baroques » ne se sont proclamés comme tels. L’émergence du baroque européen. La Contre Réforme C’est dans ce contexte religieux que se développe partout en Europe, et dans les arts, l’esthétique baroque. Dès la fin du 16ème, L’Eglise catho, sous la conduite des Jésuites, tente de réagir contre la Réforme Protestante, en proposant une représentation spectaculaire de la religion par les arts, d’où le goût baroque ^pour l’ostentatoire dans les édifices religieux et les œuvres qui les ornent. Ainsi L’extase de Sainte Thérèse (1644-1651), sculpture de l’artiste italien Bernin, suggère, par le mouvement même du corps et l’expressivité du visage, l’état émotif de Sainte Thérèse touchée par la grâce. De même, dans son Allégorie de L’Europe, Andrea Pozzo accentue le caractère spectaculaire de son sujet, en prolongeant, par un jeu de trompe-l’œil, l’architecture réelle en une architecture feinte (parce que peinte). Le reflet d’un monde en crise Mais le baroque ne se limite pas à une esthétique, il correspond