Le bhonheur
Le bonheur semble toujours nous culpabiliser, comme si nous le prenions à quelqu’un d’autre, comme s’il n’existait qu’en une seule unité et que l’on ne pouvait le partager, comme s’il existait une interdiction divine de présenter des instants heureux.
Il est vrai que les religions se nourrissent davantage du malheur que du bonheur car le malheur contraint et induit ensuite le pardon du malheureux qui se croit entaché de je ne sais – et lui non plus – quelle malédiction ; colossale puissance des religions. Pourtant Jules Renard disait « quand on est heureux, il reste beaucoup à faire ; à consoler les autres ». Mais Jules Renard n’est pas lu dans les lieux pieux. Consoler les autres, c’est partager, donner une partie de soi-même, et le partage n’est-il pas le fondement de toute religion ?
Il n’en demeure pas moins que la part de chance qui s’attache au bonheur n’éclipse pas totalement le fait de notre responsabilité personnelle dans la recherche des moyens propres à l’obtenir.
Car si le bonheur comporte une part de chance, il comprend aussi beaucoup de volonté que l’on aura mise à conduire notre vie, il inclut la dose d’efforts que l’on aura fournie pour réaliser nos projets et il contient également toute l’énergie que l’on aura déployée pour tracer notre route sur la voie que l’on s’est choisie.
Le bonheur est une réussite et toute réussite s’accompagne d’une part de chance, mais ce n’est pas la part de chance qui crée seule la réussite.
Je vais y revenir.
Comment pourrait-on définir le bonheur ?
C’est tout d’abord un nom unissant le mot « bon »